Myriam Boivin, doctorante au laboratoire HTL, prépare une thèse intitulée « Normalisation et “écriture des règles” dans les grammaires du français (du 16e au 18e siècle) : histoire de quelques règles élaborées par les grammairiens », sous la direction de Jean-Marie Fournier.
Elle nous présente sa thèse ici :
Ma thèse s’inscrit dans le prolongement de mon mémoire de master dans lequel j’avais étudié l’accord de proximité de l’adjectif qualificatif se rapportant à des noms de genre différent dans les grammaires des XVIe et XVIIe siècles. Ce travail s’ancrait dans le débat actuel de la « féminisation » de la langue française au moyen de l’écriture dite inclusive dont l’accord de proximité constitue l’une des modalités. L’un des arguments des partisan.e.s de l’accord de proximité est l’argument historique : ainsi, la régression de cet accord en faveur de l’accord au masculin pluriel aurait pour origine l’intervention des grammairiens du XVIIe siècle, et en particulier de Vaugelas. Il s’agissait d’étudier le discours de ces grammairiens.
A présent, je souhaite développer ma recherche à travers les perspectives de la normalisation et de la notion de « règle » dans les grammaires du XVIe au XVIIIe siècle à travers divers exemples : accord de adjectif se rapportant à plusieurs noms, participe présent… Si l’analyse des discours de chaque grammairien permet d’examiner certains aspects de la « règle » (prescription et/ ou description de la langue, format de la règle, arguments, etc) , elle constitue aussi une étape dans une approche historique plus générale. En effet, s’il est important de situer ces discours dans le contexte social, historique et linguistique de l’époque, il s’agit ensuite d’examiner les processus évolutifs à l’œuvre sur la période étudiée en appréciant si les fluctuations ont tendance à diminuer et en essayant de dégager les voies qu’emprunte la normalisation.